Du charlatanisme à la science Franz (ou Friedrich) Anton Mesmer, médecin allemand ayant fait ses études à Vienne, publia en 1766 un opuscule, intitulé De planetarum ¡nfluxu, il soutenait que les corps célestes exercent une influence directe sur les espèces animales grâce à un fluide agissant sur le système nerveux central et qu'il est possible d'utiliser pour commander les fonctions organiques. Mesmer baptisa ce processus « magnétisme animal » et, avec le concours d'un prêtre autrichien du nom de Hell, en fit le point de départ de cures applicables à diverses maladies. Ces « cures magnétiques » remportèrent un vif succès, notamment dans les cas d'hystérie, tant à Vienne qu'à Munich. Cependant, sous la pression des représentants autrichiens de la médecine classique, pour qui la méthode de Mesmer n'était guère plus que de la magie, et attiré par l'offre (qu'il devait finalement refuser) d'une rente de 20 000 livres que le gouvernement français s'engageait à lui verser s'il acceptait de dévoiler les secrets du magnétisme animal, le Dr Mesmer vint en 1778 s'installer à Paris où il devait passer sept ans. Il exerça d'abord dans un hôtel particulier de l'élégante place Vendôme, d'où sa réputation gagna bientôt les milieux de la Cour; son emprise fut particulièrement forte sur la reine Marie-Antoinette. Mesmer alla ensuite loger dans une maison plus vaste du faubourg Montmartre, alors situé en pleine campagne, où lui et ses assistants effectuaient des attouchements et des « passes » sur leurs patients qui attendaient la guérison groupés autour d'un bassin ou « baquet magnétique ». Le succès remporté par la méthode de Mesmer et les revenus confortables que lui procurait sa clientèle grandissante ne devaient pas durer longtemps. En 1784, le gouvernement français chargea une commission de médecins et de savants (parmi lesquels figurait l'américain Benjamin Franklin) d'examiner la valeur des activités professionnelles de Mesmer. Malgré le solide appui apporté à celui-ci par des spécialistes aussi illustres que Jussieu, le fondateur de la classification botanique, la commission se prononça contre le « magnétisme animal », préférant attribuer les pouvoirs de guérisseur que semblait posséder Mesmer à des causes physiologiques encore inconnues. Mesmer abandonna donc la carrière médicale, se retirant d'abord près de Versailles, puis, en 1814, dans un village voisin de son lieu de naissance sur les rives du lac de Constance, près de la frontière suisse, où il mourut l'année suivante. Le mot « mesmérisme » reste cependant employé dans de nombreuses langues modernes pour désigner un système de cure consistant à magnétiser le patient afin de diriger convenablement le « fluide animal » qui commande ses fonctions organiques. En 1842, le médecin James Braid, de Manchester, avait mis au point la technique thérapeutique qu'il appela neuro-hypnotisme (du mot grec hupnos, qui signifie « sommeil ») : il s'agissait de faire provoquer chez un patient par un médecin qualifié un « état de sommeil nerveux ». Alors que le terme de « mesmérisme » conservait une connotation péjorative et évoquait le charlatanisme, le neuro-hypnotisme et le « braidisme » prenaient une allure respectable. Le but de ce procédé était de créer, par des moyens extérieurs ou même par autosuggestion, un état de transe accompagné parfois de rigidité musculaire et souvent d'insensibilité à la douleur. Dans l'édition de 1863 du Dictionnaire de la langue française, le lexicographe Littré a pu qualifier l'hypnotisme de « terme de physiologie ». Après la première guerre mondiale, l'hypnose gagna à nouveau du terrain, en partie parce qu'on avait découvert l'importance du rôle qu'elle pouvait jouer dans la rééducation des soldats gravement blessés. Trente ans plus tard, les associations professionnelles médicales, tant au Royaume-Uni qu'aux États-Unis d'Amérique, reconnurent officiellement la valeur de l'hypnose en tant que traitement et en déconseillèrent l'utilisation par des non-spécialistes. Les groupements médicaux d'autres pays firent de même. Et, en 1958, fut fondé VAmerican journal of clinical hypnosis, premier périodique consacré à la question. Au mesmérisme avait succédé une véritable science. Impact Le psi, nouvelle dimension des sciences C. Muses Depuis les temps les plus reculés, l'homme est incapable d'expliquer certains phéno-mènes de notre existence qui ne cadrent pas avec les règles établies de la science. Pourtant, même des spécialistes des sciences exactes et naturelles accordent aujourd'hui une attention sérieuse aux états de conscience non ordinaires, aux expériences extracorporelles et aux dimensions multiples du temps. On trouvera dans les pages qui suivent un bref aperçu de ces questions. A mon avis, lorsque le physicien Erwin Schrõdinger utilisa la lettre grecque XY (psi) comme symbole de ce qu'on a depuis reconnu comme une « onde de probabilité », il émit sans le savoir une idée prophétique quant à l'évolution de toute la science de notre siècle. Il se peut qu'il y ait eu aussi un processus circulaire, cette bizarrerie sémantique s'étant greffée sur la psychologie pour désigner le monde de la parapsychologie - le monde du psi. Cependant, il n'y a pas véritablement de « parasciences » : toutes les sciences sont des sciences. « Parapsychologie », « para-physique » et tous les autres termes du même genre sont des appellations erronées et maladroites. La nouvelle dimension du psi (la dimension de la noétique, de l'état de conscience) peut être et est adjointe à toutes les sciences. Ces adjonctions n'aboutissent à rien moins qu'une nouvelle Weltanschauung, à une nouvelle conception du monde. La physique a été la première science à s'orienter vers le psi, bien qu'on observe depuis des siècles les manifestations d'esprits frappeurs, des cas de precognition et autres faits étranges non reconnus par la science officielle. Lorsque le « démon » de Maxwell1 s'est insinué dans la mécanique statistique et la thermodynamique, ces faits ont commencé à envahir le laboratoire; Schrõdinger et Werner Heisenberg ont finalement identifié quelque chose qui ressemblait beaucoup à un facteur psi dans leurs équations mathéma-tiques de physique. C'était en 1926. Il fallut à la biologie et à la psychologie une trentaine d'années pour rattraper l'évolution des fonde-ments de la physique, pour ce qui est de l'in-clusion formelle du facteur psi dans leurs calculs. Il est intéressant de constater que les mathématiques possédaient tout à fait cons-ciemment, depuis le temps de Pythagore et de Platon, leur propre élément psi. Cela était naturel pour les mathématiques, qui reflètent à la fois la nature de la pensée et celle de la réalité extérieure, et cela d'une façon qui suggère la possibilité passionnante de pro-fondes correspondances entre les deux. 1. Le physicien James Clerk Maxwell (1831-1879) inventa le « démon » et lui assigna un certain nombre de tâches (microscopiques) imaginaires entraînant la violation des lois (macroscopiques) de la thermodyna-mique. Le démon peut par exemple monter la garde au point de communication entre deux récipients contenant du gaz initialement à la même température. En « reconnaissant » les vitesses moléculaires, le démon permet le passage de molécules plus rapides que la moyenne dans une direction et (d'un nombre corres-pondant de) molécules plus lentes que la moyenne dans l'autre direction. Il en résulte une différence de température qui viole apparemment la deuxième loi de la thermo-dynamique. Le paradoxe est résolu si nous considérons l'effort accompli par le démon lorsqu'il prend ses décisions [N.d.l.r.]. Impact : science et société, vol. XXIV (1974), n° 4 : 323 Nietzsche a parlé et rêvé d'une « trans-mutation de toutes les valeurs ». Aujourd'hui, nous vivons précisément dans ce genre de période historique : notre époque est angois-sante et pourtant merveilleuse, et surtout elle exige énormément de notre aptitude à embras-ser des domaines de vision et d'appréciation plus vastes et plus généraux que jamais auparavant. Bien que toutes ces tensions soient manifestes sur le plan politique, écono-mique et social, elles sont plus significatives en ce qu'elles dominent aussi la scène scientifique, une scène dont le cadre général n'a pas changé radicalement depuis l'époque postérieure à la Renaissance, dans le monde occidental au moins. C'est ainsi qu'aujourd'hui, exactement comme à l'époque de Copernic et de Bruno1, les fondements mêmes de la science sont en cours de rajustement. On voit apparaître la nécessité d'une science plus large et plus profonde qu'auparavant, une science capable de traiter de manière compatible et dans les moindres détails de la structure de la matière et des fonctions de l'esprit. Le psi dans le passé Les disciplines qui se proposent de combler cette lacune comprennent la « parapsycho-logie » (autrement dit, la télépathie et la precognition) et la « paraphysique » (par exemple, la rétroaction psychophysiologique et la télékinésie ou psychokinésie comme dans les cas de Nelya Mikhailova et d'Uri Geller). Ces nouveaux domaines ont attiré des personnes aussi diverses par leur formation que des éducateurs (mués en parapsychologues), des physiciens (devenus para physiciens), des astronautes (transformés en philosophes), des actrices (devenues psychologues), des psychiatres (devenus investigateurs du domaine psychique, comme c'est le cas du Dr Montague Uliman, président de l'American Society of Psychical Research) ; tous sont partisans des nouvelles dimensions du psi. Le public, qu'il s'agisse des profanes ou des spécialistes, manifeste un intérêt sans précédent (comme mon ami Ullman, c'est depuis l'âge de douze ans que pour ma part je m'intéresse à ces questions). C'est depuis des temps étonnamment reculés, parfois même depuis l'Antiquité, que ces phénomènes sont signalés et attestés. Le fait qu'ils aient pénétré au cœur du « sys-tème » scientifico-éducatif officiel est ce qui les rend si intéressants à l'époque actuelle. Les faits remontent à des temps anciens. Comme un collègue et moi-même le rappor-tions récemment [1]2, les Égyptiens de l'Antiquité employaient des techniques norma-lisées et entièrement fonctionnelles pour produire des états de transe. On trouve d'in-nombrables exemples de transe hypnotique propre à accroître les facultés paranormales (telles que la « vision par rayons X ») dans le magazine britannique du siècle dernier, Zoist, aujourd'hui difficile à trouver, mais dont j'ai la chance de posséder une collection complète. Je traiterai plus loin de la vision par rayons X sous le nom (soit dit en passant) de clair-voyance. Zoist atteste aussi de nombreux cas de transmission de pensée, ou télépathie. La télépathie - c'est-à-dire la transmission de désirs ou d'images sans recours aux cinq sens - est désormais un fait bien attesté, déjà établi au début du siècle par des ouvrages comme celui de Tischner, Télépathie et clair-voyance (initialement publié en allemand), et l'excellent traité de télépathie de Warcollier (en français). Les travaux de l'Américain Rhine, comme ceux, plus récents, de nombreux autres auteurs ont servi davantage à mobiliser l'attention du public et celle des milieux scientifiques officiels; son œuvre a joué un rôle sociologique plutôt que scientifique. La meilleure façon d'étudier le talent est, après tout, d'examiner des personnes excep-tionnellement douées. Les méthodes statis-tiques perdent alors beaucoup de leur perti-nence, car les preuves du talent manifesté sont impossibles à dénombrer. Il est bien entendu impératif de se garantir contre la supercherie; mais ces procédures de contrôle acquièrent beaucoup plus d'efficacité, en réalité, lorsqu'elles sont appliquées par des magiciens professionnels qui connaissent bien tous les tours de prestidigitation. Dans ce domaine, les hommes de laboratoire peuvent être et sont très souvent naïfs. Hypernombres et temps de transe Il est abondamment prouvé, quoi qu'on en pense, qu'au-delà des dimensions de l'espace et du temps connus, il existe un autre domaine 1. On trouvera dans Scientific American, vol. 228. 4 (avril 1973), un article sur la via et l'époque de Giordano Bruno [N.d.l.r.]. 2. Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie à la fin de cet article. 324 C. Muses Premières expériences personnelles C'est en 1937-1938 que j'ai pour ma part acquis la conviction que le phénomène de télépathie existait. Avec un camarade d'université, que j'appellerai Jerry (et qui depuis a fait une brillante carrière scientifique), je me livrais à des expériences dans le grand auditorium, alors vide, de l'université. Jerry, qui étudiait la physique, se trouvait être un excellent receveur ou récepteur télépathique. Nous nous asseyions à deux angles diamétralement opposés de la grande salle. Je me concentrais sur un objet et Jerry mettait sur le papier ses impressions. Une fois qu'il avait crié « ça y est », je disais « objet suivant ». « Ca y est » signifiait que Jerry avait fini d'écrire sa description des images mentales qu'il avait vues alors que je me concentrais sur un objet déterminé. Nos résultats n'étaient pas satisfaisants à 90 %, mais à 100 %, ce qui me stupéfiait et mettait Jerry mal à l'aise : il disait que les résultats causaient un trop grand bouleversement des valeurs pour ne pas être inquiétants. Je veux dire par qu'il décrivait toujours les objets en fonction de sa propre formation et de ses associations dominantes entre les mots et les idées. C'est ainsi que lorsque je regardais une pièce de 10 cents posée sur un petit carnet, Jerry indiquait : « Un cercle dans un rectangle. » De même, un peigne de poche appelait la description suivante de son ¡mage reçue par télépathie : « Une série de courtes lignes parallèles. » Si je me concentrais sur un crayon neuf, taillé, dont la gomme n'avait pas été utilisée, Jerry faisait'la description suivante : « Un cône allongé avec une tache rouge à la base. » On notera combien ayant ses propres énergies et ses phénomènes particuliers; il s'agit d'un domaine en cons-tante interaction avec le monde physique, qui intervient dans un acte aussi simple que la décision de bouger un certain doigt et, ensuite, le fait de le bouger. Si notre conscience la formation de Jerry en physique et en mathématiques dominait sa description des images reçues. Stimulé par les succès de Jerry, je tentai la même expérience avec Pauline, une amie de ma sœur Estelle. Nos efforts échouèrent lamentablement jusqu'à un certain après-midi, après qu'elle eut décrit « un couteau posé horizontalement sur le bord d'une assiette ». L'objet sur lequel je m'étais concentré n'avait absolument rien de commun avec sa description. Cela éveilla ma curiosité et je me demandai quelle pouvait être la source des impressions rapportées par Pauline. Bien que nous n'eussions pas bougé de la salle de séjour de tout l'après-midi, je me rendis, guidé par une intuition, dans la cuisine qui se trouvait à l'autre bout de la maison; là, exactement comme Pauline l'avait décrit, je vis un couteau posé sur le bord d'une assiette. C'était pendant le week-end et un autre membre de la famille s'était préparé un casse-croûte, après quoi il avait quitté la maison par la porte de derrière. Ni Pauline ni moi ne nous en étions rendu compte. C'est alors que je décidai de modifier la conception de l'expérience de manière à tester chez mon sujet non plus la faculté de télépathie, mais la clairvoyance. Ce changement fut courronné d'une réussite totale, et passionnante : bien que Pauline ne pût pas « faire » de télépathie, elle avait un don de clairvoyance. Elle put décrire correctement, à plusieurs reprises, le contenu de boites fermées, mélangées au hasard. Quelle que fût la réalité cachée derrière les facultés de télépathie et de clairvoyance, j'acquis la conviction que ces deux facultés : a) existent et b) diffèrent par leur nature et leur mode de fonctionnement. ss pouvait établir une relation aussi viable avec s- la matière étrangère à notre corps, nous pour-ui rions alors déplacer aussi cette matière par la l'effet de notre choix et de notre volonté, ît. Il faut rechercher la mathématique de_ces :e connections en recourant à des formes plus Le psi, nouvelle dimension des sciences 325 élaborées de nombres, ainsi qu'un de mes collègues et moi-même l'avons souligné à plusieurs reprises [2, 3, 4, 5, 6]. C'est seule-ment après que l'homme se fut habitué à la racine carrée de moins 1, précédemment appelée « le nombre impossible », que put apparaître une forme de mathématique per-mettant l'explication des ondes radio, d'autres phénomènes électroniques et de la physique quantique. Cette dernière utilise du reste un type encore plus élaboré de nombre qui a la propriété suivante : le produit d'un tel nombre par lui-même est + 1, bien que « lui-même » ne soit ni + 1 ni - 1. Les hypernombres de ce genre constituent la base des « spinors » qui sont au cœur de la physique moderne. En ce qui concerne la dimension psi, nous avons besoin de quelque chose de plus pour parvenir à une explication mathématique. Nous avons proposé ce qui nous paraît le plus vraisemblable, à savoir un type plus élaboré d'unité que nous appelons w, tel que : iv« = 1, ws = - 1 + w et (- w)2 = - 1 - iv. Les produits successifs de ce nombre par lui-même sont tous des points, non pas d'un cercle comme dans le cas de y'- 1, mais d'une ellipse, ou plutôt de deux ellipses, la première pour les puissances de + w et la seconde pour les puissances de - w. En ce qui concerne le phénomène hypno-tique connu sous le nom de distorsion tempo-relle [7], j'ai aussi avancé qu'il existe au moins deux autres types de temps que le temps ordinaire, celui des événements historiques [8]. Il s'agit du temps de transe (dont fait l'expé-rience toute personne qui se trouve dans un état altéré de conscience) et le temps d'induc-tion de la transe. Ce dernier est un type de temps qui opère pendant le processus (quel-quefois très bref) de passage d'un état à un autre, dans les deux sens. Le temps de transe opère lorsqu'on est en train de passer du temps ordinaire au temps de transe. Les deux temps opèrent aussi en conjonction avec les trajectoires de proba-bilité et les ondes précurseurs [8], ce qui permet de reconnaître scientifiquement la precognition. Celle-ci ne peut détecter que les « projectiles de temps libérés », c'est-à-dire les conséquences non perçues d'actes passés. Il n'y a donc pas de contradiction inhérente avec sa liberté de choix, qui est en fait la liberté de choisir les conséquences. L'opération du destin (ou la nécessité des conséquences) fait donc partie intégrante du processus qui permet l'autonomie de la volonté, ou la liberté de choix. S'il n'y avait pas de modèles pré-connaissables de conséquences, la liberté de choix n'existerait pas. Cette liberté consiste précisément, je le répète, dans la liberté de choisir les conséquences ultérieures en agis-sant présentement d'une certaine manière et non d'une autre. M Expériences extracorporelles Nous avons brièvement passé en revue la télépathie, la clairvoyance, la connexion volonté/corps, les dimensions multiples du temps (ou hypertemps) et la precognition. Nous abordons maintenant un autre aspect de la dimension psi, à savoir les expériences extracorporelles sous l'influence des sub-stances psychédéliques1. Albert Hoffman, qui a découvert le LSD, m'a dit un jour chez lui, à Bâle, que, lors de sa première expérience du LSD (il ne savait pas qu'il en avait absorbé), il avait « vu [son] corps étendu sur le lit ». Je lui ai demandé : « Vous êtes-vous senti libéré? » Sa réaction a été plutôt terre à terre : « J'étais extrêmement contrarié. J'ai pensé que je devais avoir absorbé un poison sans le savoir et que j'étais mort; j'étais furieux contre moi-même d'avoir été assez stupide pour ne pas avoir mieux paré à cette éventualité en versant une prime d'assurance-vie plus forte. » On a signalé de nombreux cas d'expériences extracorporelles en l'absence de toute sub-stance psychédélique; il s'agit souvent de personnes très proches de la mort, pour cause de maladie ou d'accident. Pour administrer une preuve irréfutable de ces expériences, il faudrait produire, devant témoin, un mouve-ment psychokinésique alors que le sujet est dans un état extracorporel, mouvement se produisant à une distance considérable du corps qui le dirige et accompagné d'une des-cription du lieu du déplacement - lieu précé-demment inconnu de celui qui perçoit ou de celui qui effectue le mouvement. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine, mais il faudrait travailler avec des personnes douées d'un talent noétique, au lieu d'obscurcir simplement les choses par des statistiques en 1. On trouvera une description des dangers que pré-sentent le LSD et les autres substances psychodyslep-tiques dans : < Les bases pharmacologiques du traitement des troubles du comportement humain », Impact : science et société, vol. XXIII, n° 3 (juillet-septembre 1973) [N.d.l.rJ. 326 C. Muses s'efforçant d'enregistrer des effets ps parfois infimes chez un grand nombre de personnes singulièrement dépourvues de dons. L'histoire va trop vite pour qu'on puisse se permettre de perdre du temps à des travaux plus ou moins stériles. Un autre grand domaine de recherche est celui de la clairvoyance apparente des chiens et des chats qui parviennent à rentrer au domicile de leur maître alors qu'on les a placés dans un environnement qu'ils ne connaissent pas, à des centaines de kilomètres de distance. Nombreux sont les cas qui ont fait l'objet de descriptions détaillées. A ce phénomène est lié celui de la télépathie chez les animaux et même chez les plantes. Dans ce dernier domaine, les affirmations de M. Cleve Backster, qui travaille avec un enregistreur, ont suscité un renouveau d'intérêt pour la question de la conscience des plantes, traitée scientifiquement pour la première fois au début de ce siècle par le célèbre spécialiste indien de la physiologie végétale, sir Jagadis Chandra Bose [9]. Les manifestations d'esprits frappeurs, qui paraissent être des cas de psychokinésie violente et incontrôlée chez des personnes jeunes, peuvent aussi faire l'objet d'études approfondies. De même pour la « lecture » par le toucher [10] ou la guérison par imposi-tion des mains (maintenant enseignée à l'école d'infirmières de l'Université de New York); cette forme de thérapie est distincte des théra-pies par la foi et de l'hypnothérapie. Conscience et comportement Enfin, il faut étudier toute la gamme des états de transe, que la transe soit provoquée par le sujet lui-même ou par autrui. L'éventail des états de conscience non ordinaires1 comprend le vaudou et les phénomènes tribaux-religieux similaires. L'acculturation et les autres formes de conditionnement du comportement sont étroitement liées à l'hypnose progressive. En fait, tout conditionnement consiste en des techniques de lente induction d'une altération des modes d'acceptation ou de croyance profonde. Généralement, un signal est utilisé; ce signal active le mode de comportement acquis suggéré par la technique de condition-nement. On ne peut conditionner ou amener à l'état de transe que les entités capables de plaisir, de déplaisir et d'association. Toute la théorie behavioriste repose donc profondément et largement sur la notion d'inductions hypnotiques répétées, légères et graduelles. Les phénomènes behavioristes dépendent de la conscience, c'est-à-dire du substrat même que les behavioristes tentent avec tant de véhémence de nier alors que cette véhémence même prouve sa présence I II y a un désir d'un genre ou d'un autre derrière chaque forme de comportement et de condi-tionnement comme derrière chaque induction, par soi-même ou par autrui, de modifications de l'état de conscience, ou chaque cas de transe. Il est aussi de mieux en mieux établi que notre conscience, en prolongeant sa relation avec les molécules de notre corps, peut affecter directement les molécules extérieures à notre organisme ; autrement dit nous pouvons faire bouger des objets sans les toucher, sans employer à cette fin d'instruments électriques, magnétiques ou autres : c'est la psycho-kinésie. L'an' dernier, la prestigieuse revue scientifique Nature a consacré un article au phénomène d'Uri Geller, que de nombreux témoins ont vu tordre à distance des cuillères, des clés, etc. Geller avait été auparavant examiné au Stanford Research Institute, mais malgré le bon travail du professeur H. Puthoff Nature a constaté que l'équipe de chercheurs de Stanford avait employé des techniques sans rigueur et peu convaincantes, et n'avait pas publié suffisamment de détails. C'est parce que les phénomènes produits par Geller font l'objet d'une si large publicité qu'ils devraient être étudiés de façon exhaustive. Le moment est venu de procéder à une telle étude. Le Dublic y est prêt. Bien que les phénomènes aient été observés depuis littéra-lement des millénaires, un large public cherche aujourd'hui à obtenir des données plus nombreuses et plus claires que jamais aupa-ravant. Pour cette recherche, nous avons besoin d'un plus grand nombre d'individus hautement doués ainsi que de chercheurs compétents. Pour illustrer l'importance des aspects sociologiques et pédagogiques de l'extension actuelle de la dimension psi dans notre vie, je rappellerai la série d'émissions de télé-vision « Star Trek » de l'auteur-producteur Gene Roddenberry qui a reçu un accueil 1. C'est en 1966 qu'Arnold Ludwig a inventé l'expres-sont « états altérés de conscience », par laquelle il entendait désigner les états inhabituels. Je préfère le qualificatif < non ordinaires », qui est moins axé sur l'évidence qu'il existe une différence qualitative entre les états inhabituels et les états ordinaires de conscience. Le psi, nouvelle dimension des sciences 327 extraordinaire; de toutes les émissions vidéo produites au cours de la dernière décennie ou dans les premières années de la décennie actuelle, ce sont celles dont le succès a été le plus enthousiaste et s'est le mieux exprimé. Une des caractéristiques de « Star Trek » était la description très fréquente d'expériences de télépathie et de psychokinésie. Nous entrons aussi dans une nouvelle ère de la science, une ère dans laquelle la dimension psi et le potentiel de la conscience humaine commencent à être reconnus. Au cours de l'histoire, la science officielle a dû plus d'une fois avaler des couleuvres, annonçant le reniement embarrassant de décrets antérieurs. En 1878, une commission scientifique britan-nique, qui faisait rapport au Parlement sur l'invention de la lampe à incandescence, déclarait que la nouvelle invention « ne méritait pas l'attention d'hommes à l'esprit pratique ou scientifique. Il est impossible (ajoutait-elle) d'adapter l'éclairage électrique aux foyers domestiques. Toute tentative dans ce sens serait vaine, car elle ferait fi des lois de l'univers. Les hommes de science les plus éminents sont d'accord sur cela ». Les véritables lois de l'univers semblent singulièrement indifférentes à ce que les hommes - hommes éminents mais incompé-tents, ou autres - estiment qu'elles devraient être. Puisse-t-il en être de même des critiques formulées dans le passé quant à la viabilité du facteur psi. Et je n'ai pas parlé de la consé-quence la plus importante de son existence, à savoir que l'indépendance de la conscience et de la matière signifierait aussi la survie de l'individu après la désagrégation de son corps. C'est un vaste sujet que je laisse de côté pour une autre occasion. • C. Muses Mathématicien et philosophe, C. Muses est docteur de l'Université Columbia. Il a publié diverses études sur l'algèbre supérieure, la physique moderne, la cybernétique et le temps et la conscience. Il a travaillé avec Norbert Wiener et Warren McCulloch, aujourd'hui décédés, et a publié des études sur Jacob Boehme, Schopenhauer et le zen Lanka vatara Sutra. De 1968 à 1973, il a été rédacteur en chef du nouveau Journal for the study of consciousness. En outre, il est membre du comité de rédaction des revues scientifiques Kybernetes et International Journal of Bio-médical Computing. On peut se mettre en rapport avec lui en lui écrivant à la rédaction de cette revue : 844 San Ysidro Lane, Santa Barbara, Calif. 93108 (États-Unis d'Amérique). BIBLIOGRAPHIE 1. MUSES, C. Trance-induction techniques in ancient Egypt. Dans : C. MUSES et A. YOUNG (dir. publ.). Consciousness and reality. New York, Dutton, 1972; Avon, 1974. 2. . The necessity for hypernumber algrebras beyond y/—^ in quantum physics. Journal for the study of consciousness, vol. 5, n° 1,1972, p. 85. 3. . Hypernumbers and their spaces. Journal for the study of consciousness, vol. 5, n° 2. 1972, p. 251. 4. DEMYS, K. Consciousness-matter quantum theory. Journal for the study of consciousness. vol. 5, n° 2, 1972, p. 239. 5. MUSÈ3, C. Cybernetics today and tomorrow. Kybernetes. vol. 2, 1973, p. 43. 6. . Fractional dimensions and their experiential meaning. Journal for the study of consciousness. vol. 5, n» 2, 1972, p. 315. 7. COOPER, L.; ERICKSON, M. Time distorsion in hypnosis. Baltimore, Williams and Wilkins, 1959. 8. MUSES, C. Trance states, precognition, and the nature of time. Journal for the study of consciousness, vol. 5, n° 1, 1972, p. 77. 9. TOMPKINS, P.; BIRD, C. The secret life of plants. New York, Harper and Row, 1973. 10. PAUL, A. Fire-walking in Ceylon : an eyewitness report. Dans : C. MUSES et A. YOUNG (dir. publ.). Consciousness and reality. New York, Dutton, 1972; Avon, 1974. 328 C. Muses Biogravitation et psychotronique Aleksandr P. Doubrov L'analyse de nombreux travaux expérimentaux et théoriques dans le domaine de la biologie, de la physique et de la psychotronique a permis d'arriver à la conclusion que, lors des modifications de conformation des macromolécules biologiques, il se forme un type particulier de champ, appelé biogravitation. Des forces d'attraction ou de répulsion, dont l'action s'exerce aussi bien à courte distance qu'à longue distance, apparaissent au cours de la formation de ce champ. En même temps, il y a émission de diverses sortes de particules et d'énergie allant des ondes lumi-neuses aux ondes ultra-sonores. Le fait que les molécules protéiques peuvent passer de l'état liquide non ordonné à l'état cristallin solide est à la base de ce champ biogravitationnel. La déformation des structures et la courbure du micro-espace qui accompagnent ce phénomène à l'échelle submoléculaire créent un champ biologique particulier doué des propriétés particulières de la gravitation. La reconnaissance de l'existence de la biogravitation pourrait être de la plus grande utilité pour le dévelop-pement des diverses branches de la science contemporaine. Dans la mesure où il y a réflexion, la science naturelle évolue sous forme ¿'hypothèse. S'il fallait attendre pour établir une loi qu'ells se présente sous une forme pure, il faudrait suspendre jusqu'à ce moment l'investigation raisonnée. ce qui rendrait la loi impossible. Friedrich Engels1 Le progrès scientifique et technique élargit à l'infini les limites de nos connaissances et il a déjà dépassé largement les anticipations les plus audacieuses du passé avec le lance-ment du premier satellite artificiel, le premier vol humain dans l'espace extraterrestre, le débarquement d'hommes sur la Lune, le lancement de sondes automatiques vers Mars, Vénus, Jupiter et des laboratoires spatiaux. On sait à quel point ces exploitations scienti-fiques ont frappé les imaginations. Le progrès scientifique et technique s'est étendu à tous les domaines de la connaissance et à toutes les sphères d'intérêt de la société. Il a porté sur les diverses branches aussi bien de la biologie que de la biophysique et de la physique quantique. Mais il convient de noter une particularité de ce développement : les idées scientifiques nouvelles, révolutionnaires, sont en opposition et en contradiction avec les conceptions classiques, familières, tradi-tionnelles, solidement ancrées, qui ont cours dans ces domaines de la connaissance. Par exemple, un biophysicien spécialiste de thermodynamique biologique attire l'attention sur le fait que la célèbre deuxième loi de la 1. Dialectique de la nature. Dans : K. MARX et F. ENGELS. Œuvres complètes (2e éd.), vol. 20, Moscou, 1961. Impact : science et société, vol. XXIV (1974). n° 4 329 thermodynamique, considérée incontestable-ment comme l'une des pierres angulaires de la science, est en fait inapplicable aux processus de transformation de l'énergie qui interviennent non seulement dans la cellule vivante, mais aussi dans le fonctionnement de la macromolécule biologique [I]1. Un biologiste bien connu a démontré que des réactions de transmutation naturelle des éléments en dehors de la série.radio-active, c'est-à-dire des réactions qui, jusqu'ici, étaient considérées comme ne se produisant qu'à l'intérieur des réacteurs nucléaires, peuvent avoir lieu dans les organismes vivants [2]. On pourrait citer bien d'autres exemples de travaux de ce genre. Une caractéristique du progrès scientifique et technique est de marquer une rupture nette par rapport aux idées et aux lois scientifiques antérieures, ce qui exerce inévitablement une influence positive sur le développement de la société. Cela s'explique aisément par le matérialisme dialectique, en particulier par la loi de la « négation de la négation »; le nouveau naît de l'ancien, prend ses racines dans les profondeurs et sur la base de l'ancien, qu'il remplace. Puis il finit lui-même par céder la place à quelque chose de nouveau encore, qu'il portait en lui. C'est ce qui se passe avec la psychotronique, discipline scientifique nou-velle qui étudie les phénomènes physiques et biophysiques particuliers liés à l'activité psychique de l'homme et à l'interaction des divers organismes vivants. • Un nouvel aspect du champ biologique et physique On peut également considérer la psycho-tronique comme une science qui est issue logiquement du progrès scientifique et tech-nique et qui a, selon nous, des perspectives de développement extrêmement prometteuses. Le guide d'études du professeur McConnell [3], destiné essentiellement aux étudiants de l'enseignement supérieur, ainsi qu'une biblio-graphie sur ce sujet [4] peuvent être recom-mandés à ceux qui s'intéressent à ce domaine de la connaissance. Quelle 'est la 'spécificité de cette science nouvelle? La psychotronique porte en elle la négation des disciplines scientifiques qui l'ont engendrée et elle en est le prolongement et le développement logiques. Tous les phéno-mènes qui l'intéressent (c'est-à-dire les faits psychotroniques scientifiquement bien établis). sont inexplicables dans le cadre des concep-tions traditionnelles de la physique, de la chimie, de la biologie et de la psychologie. L'article du professeur D. Ellis intitulé « The chemistry of psi » en est la meilleure illus-tration [5]. Dans la présente étude, nous allons examiner en détail le rôle possible des protons et des électrons, des effets de la mécanique quantique et du principe de l'indétermination des phéno-mènes psi; mais l'essence même de ces phénomènes reste inconnue. Une approche fondamentalement nouvelle des faits s'impose et cette approche, c'est, croyons-nous, l'hypo-thèse que nous avançons sur la biogravi-tation [6]. Selon notre hypothèse, il existe dans les organismes vivants, notamment chez l'homme, un « champ biogravitationnel » particulier. Pourquoi ce terme de champ biogravitation-nel? Parce que ses propriétés sont à certains égards liées à celles de la matière vivante et, à d'autres, à celles d'un champ gravitationnel. Le terme de biogravitation évoque un sys-tème champ-énergie. Le champ biogravita-tionnel est doué d'une convertibilité univer-selle, c'est-à-dire qu'il peut passer par toutes les formes du champ et de l'énergie. C'est pourquoi il faut élaborer spécialement pour lui une théorie unifiée du champ. Cette propriété du champ biogravitationnel est attes-tée par de nombreux faits signalés dans les ouvrages qui traitent de psychotronique. Le champ biogravitationnel est donc au cœur du problème du champ unique, clé de voûte de la physique de l'avenir. Il est évident, pour le lecteur sans parti pris, que l'ouvrage publié en 1965 par le professeur K. Stanyou-kovitch, physicien soviétique, sur la corrélation entre la gravitation et les particules élémentaires a apporté une contribution fondamentale à l'évolution de ces idées [7]. On constate actuellement que cette théorie a condisérable-ment progressé [8]. Mais on ne pouvait naturellement supposer à l'époque que c'était surtout dans la biologie, à partir de faits observables également dans la psychotronique, qu'on pourrait découvrir la véritable solution de ce problème. Pour qu'une hypothèse soit admise et serve de base à une théorie future, il faut qu'elle s'appuie sur des faits expérimentaux s'inscri-vant dans le cadre de la théorie nouvelle. Ces 1. Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie à la fin de cet article. 330 Aleksandr P. Doubrov faits ont été trouvés aux divers niveaux d'orga-nisation de la matière vivante, ce qui montre le caractère universel du champ que nous avons découvert. Ainsi, au niveau de l'organisme entier, l'existence du champ biogravitationnel découle des données suivantes : on a constaté que.le cerveau humain est capable de trans-mettre la pensée, quels que soient pratique-ment la distance et le genre d'écran interposé [9,10]. On n'observe cette propriété de trans-mission que dans le cas d'un champ gra-vitationnel. On a en outre découvert que l'homme est capable de déplacer, par un effort cérébral par-ticulier, n'importe quelle sorte d'objet : c'est le phénomène de la télékinésie [11, 12]. Les toutes dernières recherches confirment entiè-rement la réalité de la télékinésie et approfon-dissent considérablement nos connaissances dans ce domaine, comme le montrent les expériences effectuées avec des sujets chez lesquels cette forme du champ est développée à un très haut degré (N. Koulaguina, B. Ermo-laiev, T. Dadachev, U. Geller, I. Svan, etc.). On sait que cette force qui agit de la même façon sur les objets, quelle qu'en soit la nature, et qui provoque leur déplacement ne peut être que la gravitation. Remarquons qu'à la suite de recherches expérimentales qu'il a faites sur la télékinésie, H. Forwald a été amené à pen-ser que la gravitation jouait peut-être un rôle dans ces phénomènes £13]. Mais il ne soup-çonnait pas que les forces biogravitationnelles humaines intervenaient dans ce processus et il pensait que l'énergie nécessaire était libérée de la masse de l'objet d'expérimentation par un effet psychocinétique de déclenchement. Toutefois, pour être juste, il faut dire que c'est, malgré tout, H. Forwald qui s'est rapproché le plus d'une interprétation correcte des phéno-mènes psi et qui a effectué les premières mesures quantitatives rigoureuses dans le domaine de la biogravitation, bien qu'il se soit trompé sur le mécanisme même du phénomène. Fondements biologiques de la biogravitation Il a été question plus haut de la biogravitation au niveau d'un organisme complet. Mais, comme nous l'avons indiqué, ce champ est universel. C'est pourquoi on peut également recueillir sur la biogravitation des données dans toute l'échelle biologique. Ainsi, au niveau de la cellule, il existe une série de pro-cessus l'on peut supposer que les forces de la biogravitation jouent un rôle. Citons, à titre d'exemple, la division de la cellule (mitose). L'une des phases remarquables de la mitose, c'est la migration des chromosomes vers les pôles [14], Les recherches minutieuses dont ce phé-nomène a fait l'objet n'ont pu jusqu'ici l'ex-pliquer par aucune force physique (électro-statique, magnétique, hydrodynamique, ou réaction [15]). Mais un certain nombre de faits laissent présumer une action possible des forces biogravitationnelles dans ce processus. Par exemple, on observe dans la mitose que des chromosomes de taille différente se dépla-cent à une vitesse égale : ce mouvement a tendance à être rectiligne et uniforme, en se ralentissant parfois, mais sans jamais s'accé-lérer [16], Cette dernière indication semble-rait exclure la possibilité d'une influence gra-vitationnelle sur le mouvement des chromo-somes. Mais il ne faut pas oublier que le mou-vement des chromosomes s'effectue grâce à la liaison du centriole pôle » d'attraction) avec les cinétochores des chromosomes par les fibres du fuseau, qui ont des propriétés élastiques particulières. Le fait que la division de la cellule s'arrête si une force centrifuge de 300 000 à 400 000 grammes s'exerce dans la. direction opposée indique bien que, dans ce cas, on a affaire à des forces de gravitation dans la cellule vivante [16]. D'autres particularités de la division de la cellule méritent également de retenir notre attention. En même temps que se forme un appareil mitotique d'un type particulier ayant une structure cristalline rigoureusement ordon-née, on observe dans la cellule en voie de division une émission de divers photons, aussi bien dans la bande de l'ultraviolet que dans la partie visible du spectre [17, 18]. Il a été observé récemment que, pendant la mitose, apparaissent des oscillations ultra-sonores d'une fréquence de 10« à 107 Hz [19], ainsi que d'autres formes de l'énergie et du champ. Ces faits insolites font également présumer le rôle possible de forces biogravitationnelles dans ce processus, puisque les ondes gravi-tationnelles peuvent se modifier par quanta et prendre d'autres formes du champ et de l'énergie [7, 8]. On a signalé, notamment, qu'il était possible de détecter les ondes gra-vitationnelles par les ondes sonores produites au cours du processus de diffusion des pho-tons. Ce rayonnement, dit photogravitation-nel, caractérise l'émission par une source quel-conque d'ondes gravitationnelles [20]. Un; Biogravitation et psychotronique 331

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