LES INFRASONS ENTRE SCIENCE ET MYTHE : LA BIBLIOMETRIE PEUT-ELLE CONTRIBUER A CLARIFIER UNE VERITE SCIENTIFIQUE CONTROVERSEE ? 
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L’évolution du nombre total de documents référencés par Pascal couvre un nombre d’années plus restreint que Medline, mais sa dynamique n’est pas différente malgré la dimention plus pluridisciplinaire de Pascal ; seule la période d’activité maximale est décalée vers le début des années 1990. Si l’on s’intéresse maintenant aux disciplines auxquelles se rattachent les articles, les codes de classification les plus utilisés (notez qu’un article peut être référencé par plusieurs codes) avec leur fréquence d’apparition (nombre de références différentes où le code se trouve présent) montrent, dans la diversité des domaines couverts, une présence notable de documents relatifs à notre sujet (domaines en italique gras) :Codes de classification Fréquence Physique 65 Acoustique 58 sciences de la vie 42 sciences biologiques 39 sciences appliquees 21 sciences de l'univers 18 pollution, nuisances 16 physiologie des vertebres, neurophysiologie des vertebres, systeme nerveux 14 geophysique externe 14 Meteorologie 10 psychologie6 batiment, travaux publics, genie civil 5 metrologie 5 Il en est de même pour ce qui concerne les mots-clés les plus fréquemment cités : Mots-clés Fréquence infrason 135 etude experimentale 21 homme 19 bruit 18 acoustique sous marine 16 basse frequence 15 nuisance acoustique14 audition 13 bruit ambiant 11 acoustique atmospherique 10 stimulus acoustique9 onde acoustique 9 propagation onde 8 mesure 8 frequence audible 7 effet biologique7 vibration 6 perception 6 gene nuisance 6 appareil auditif 6 traitement signal 5 systeme nerveux central 5 seisme 5 oreille interne 5 explosion nucleaire 5 environnement 5 bruit industriel 5 Pour tenter de sélectionner les articles les plus pertinents, nous avons ensuite interrogé Pascal à l’aide des mots-clés les plus fréquemment cités qui ont paru répondre à la problématique, selon l’équation suivante : INFRASOUND/CT AND (HUMAN/CT OR NOISE/CT OR «NOISE POLLUTION»/CT OR «AMBIENT NOISE»/CT OR «BIOLOGICAL EFFECT»/CT OR ANNOYANCE/CT OR PERCEPTION/CT OR «CENTRAL NERVOUS SYSTEM»/CT OR ENVIRONMENT/CT OR «INDUSTRIAL NOISE»/CT Nous avons obtenu en retour 53 documents dont nous avons téléchargé les notices pour traitement. Nous avons ensuite extrait les termes des champs Auteurs et Mots-Clés pour les analyser. En éditant les listes respectives des auteurs référencés dans Medline et Pascal, il est frappant de constater la forte complémentarité de ces deux bases : pour 121 auteurs cités dans le corpus de Pascal et 194 auteurs cités dans notre précédent corpus de Medline, on ne trouve que 12 auteurs cités à la fois dans les deux corpus : 1. Augustynska A. 2. Densert O. 3. Glinchikov V. 4. Kaczmarska- Kozlowska A 5. Kamedula M. 6. Klinke R. 7. Landström U. 8. Langner G. 9. Nekhoroshev A.S. 10. Pawlaczyk- Luszczynska M. 11. Scheich H. 12. Schermuly L. 13. Theurich M. On vérifie une fois de plus sur cet exemple la nécessité de consulter plusieurs bases pour bien se documenter sur un sujet. En l’espèce, ce recouvrement paraît tout de même très limité ; il pourrait illustrer, outre la marginalité du sujet, la diversité des travaux menés en parallèle et un certain manque de cohésion induit par exemple par l’absence d’ « autorités » susceptibles de générer des synthèses. D’où la difficulté de discerner l’état de l’art scientifique, y compris pour des chercheurs qui souhaiteraient aborder le domaine. De plus, les auteurs présents dans ce recouvrement ne sont pas toujours les plus actifs dans le domaine. Surtout, on constate l’absence de part et d’autre d’auteurs indubitablement importants, comme par exemple H. Möller dans Medline et V.N. Alekseev dans Pascal. Pour mieux apprécier le contenu des différentes problématiques traitées dans ces articles, il est classique de mettre en évidence les associations de mots-clés entre eux, à partir des paires de termes extraites des notices dans le champ des termes contrôlés. Nous avons pour cela effectué une sériation par blocs, procédé qui offre l’avantage, sans définir de catégories a priori, de regrouper les notices à travers des termes communs mis en évidence, et permet donc de structurer sémantiquement le corpus (voir sur cette technique bibliométrique [Baldit, 1994] et [Rostaing, 1996]). L’algorithme que nous utilisons est perfectible mais il offre l’avantage d’écarter les lignes qui correspondent à des termes triviaux, présents dans un nombre jugé excessif de références : cette précaution permet de constituer les blocs avec plus de netteté. Il est clair que, comme tout traitement massif de données, l’apport de cette technique est particulièrement appréciable dans le cas de grands corpus. Pour ce qui nous concerne, au contraire, le faible nombre de notices présentes fragilise les conclusions qu’on pourra en tirer. b) Analyse des relations entre les auteurs : La sériation fait apparaître 30 groupes d’auteurs d’importance numérique variable (2 à 10) mais parfaitement distincts entre eux, ce qui confirme l’éparpillement du traitement de la problématique. c) Analyse sur les mots-clés entre eux : Seules ont été retenues pour la sériation les paires de mots-clés qui apparaissent deux fois ou d’avantage dans le corpus ; ceux-ci sont considérés comme seuls significatifs. La sériation révèle alors 6 groupes de mots-clés (1 à 6) nettement différenciés, plus 2 groupes qui s’interpénètrent partiellement l’un dans l’autre (7 et 8) :MOTS-CLES GROUPE mesure 1 hydrophone 1 action vent 1 bruit oceanique 1 eau profonde 1 appareil auditif 2 canal semicirculaire 2 oreille interne 2 bruit ambiant Commun à 1 et 3 acoustique sous marine Commun à 1et 3 niveau bruit 3 interaction onde 3 microseisme 3 onde surface 3 non linearite 3 bruit industriel 7 exposition professionnelle 7 bruit basse frequence 7 acoustique structurale 7 psychoacoustique 7 fenetre 7 etude experimentale 7 japon 7 nuisance acoustique 7 trafic routier 8 ventilation 8 basse frequence 8 vibration 8 gene(nuisance) 8 encephale 8 effet biologique 8 systeme nerveux central 8 electrophysiologie 8 facteur milieu 8 niveau acoustique 8 appareil respiratoire 4 fonction vestibulaire 4 pression acoustique 4 son pur 4 hormone adenohypophysaire 5 hormone steroide 5 hormone peptide 5 acth 5 systeme hypophysocorticosurrenalien 5 hormone surrenalienne 5 environnement Commun à 5 et 6 stimulus acoustique 6 audition 6 perception 6 frequence stimulus 6 stimulus infraliminaire 6 frequence audible 6 temps exposition 6 Les groupes 1 et 3 qui traitent d’acoustique sous-marine ne nous intéressent pas ici (nous n’aurions pas dû utiliser « bruit ambiant » dans l’interrogation, nous l’aurions évité en faisant cette analyse préalablement à partir du format B). La pertinence du groupe 5 est hypothétique. Les autres groupes correspondent bien par contre à notre sujet. Remarquons qu’il y a nettement moins de groupes de mots-clés que de groupes d’auteurs. Il est maintenantintéressant d’examiner la relation des auteurs avec les mots-clés. d) Analyse sur les auteurs et les mots-clés : Pour cette analyse, n’ont été retenues comme précédemment que les paires (auteurs x mots-clés) présentes deux fois dans le corpus ; ceci suppose que les auteurs considérés aient publié deux fois parmi les 54 articles, et avec les mêmes mots-clés ... ce qui sera peu fréquent pour un corpus si restreint, sauf s’il y avait une problématique centrale dominante. Si l’on élimine ce qui se rapporte à l’acoustique sous-marine, nous obtenons simplement le tableau suivant : landstrom u. mollerh. xiang zhang zhou fei jia ke-yong li zhi-gang chen jing-zaoandresen j. inukai y. takigawa h. sakamoto h. nishimura k. perception 2 audition 2 2 son pur 2 encephale 2 2222systeme nerveux central 2 2222effet biologique 2 2222homme 2 4 2 222222 2infrason 2 4 2 222222 2 23fonction vestibulaire 2 2hormone steroide 2Systeme hypophysocorticosurrenalien 2hormone surrenalienne 2hormone peptide 2acth 2environnement 2Hormone adenohypophysaire 2Vérification faite, les chercheurs de patronymes chinois sont co-auteurs des mêmes articles (expérimentations sur des animaux de laboratoire). Par contre, il est intéressant de trouver côte à côte Ulf Andresen et Henrik Möller, qui sont les chefs de file de deux équipes scandinaves qui ont beaucoup travaillé sur le sujet, sans avoir publié ensemble. On conçoit donc que sur des corpus plus importants, ce tableau confronté à celui des auteurs puisse être riche d’enseignement ; ici, il ne fournit pas d’information très utile, si ce n’est de confirmer l’absence de thèmes centraux. En résumé, cette analyse rapide des notices de Pascal n’invalide en rien ce qui avait été constaté sous Medline : une problématique marginale, ancienne et peu dynamique, des équipes assez nombreuses mais dispersées sans collaborations communes, sur des thèmes eux aussi très divers. L’originalité et la diversité des démarches de recherche scientifique est évidemment positive ; dans les conditions présentes, elle pourrait toutefois favoriser des points de vues divergents voire contradictoires sur la portée réelle des nuisances infrasonores – et par conséquent laisser une incertitude propice à la rumeur. Une certaine cohérence semble donc émerger de ces observations. 4 - L’ENTRELACEMENT DES CO-CITATIONS ENTRE LES EQUIPES DE CHERCHEURS : Nous avons voulu pousser plus loin l’analyse en essayant de dresser une cartographie de l’activité de recherche relative à l’effet des infrasons sur la santé humaine à partir des documents qui nous étaient accessibles. Pour ceci, nous avons examiné les notices de Pascal issues de notre interrogation et nous nous sommes procuré 29 articles qui nous paraissaient répondre à la problématique ; 26 ont été finalement retenus (les expérimentations sur les animaux, dont la transposition sur l’homme est des plus délicates, ont été laissées de côté). Pour chaque article, les références bibliographiques des auteurs cités ont été examinées et chaque document a été enregistré sous une forme simplifiée qui comporte uniquement le nom du ou des auteurs, dans l’ordre, etl’année de publication. (On pourrait évidemment utiliser la base SCISEARCH de l’ISI à cette fin. Toutefois, le champ CR – ou CA –des notices ne donne qu’un seul auteur, ce qui ne permet pas de connaître directement les autres). Nous avons ainsi été en mesure de tracer le réseau de citations des publications entre elles et leur entrecroisement au cours du temps. Nous espérions ainsi mieux comprendre l’élaboration au cours du temps de la création du savoir scientifique de chercheur en chercheur et de « collège » en « collège », et mieux comprendre comment les connaissances actuelles sur les infrasons avaient pu se constituer au cours des années. L’approximation commise dans cette analyse consiste à confondre éventuellement deux publications qui auraient été faites la même année par le ou les mêmes auteurs (listés dans le même ordre). Ce cas existe évidemment et s’est d’ailleurs présenté dans notre corpus ; toutefois, ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas la publication en tant que telle, c’est l’état de l’expérience et de la réflexion de son ou de ses auteurs à un moment donné, telles que les publications ont pu le révéler à ceux qui les ont lues et citées. Dans le cas de plusieurs publications du même auteur la même année, on peut penser qu’il n’y a pas eu d’évolution significative en un laps de temps si court. Par contre, nous avons considéré les publications comme distinctes lorsque l’ordre de citation des auteurs était différent, car dans ce cas nous avons jugé qu’il pouvait y avoir des nuances ou des apports significatifs. Ainsi un seul document « Möller H. 1984 » a été retenu, mais on a distingué « Möller H., Andresen J. 1984 » et« Andresen J. , Möller H. 1984 » comme deux publications distinctes. Ont été aussi écartées toutes les citations à des normes qui se répétaient dans un certain nombre d’articles. Ce documents sont importants par leur contenu, mais d’une nature différente de celle des publications scientifiques. Comme nous n’avons travaillé qu’à partir de références issues de la base Pascal, cette démarche peut paraître très limitée : cette vision à travers une petite lorgnette est-elle réellement susceptible de nous faire découvrir la réalité, c’est-à-dire l’ensemble des travaux menés sur l’effet des infrasons sur l’organisme humain ? Le faible recouvrement des bases Pascal et Medline, que nous avons mentionné, semble appuyer une telle objection. On peut y apporter deux réponses :1) S’il semble clair que les publications référencées dans une base particulière ne couvrent qu’une partie des travaux menés pour le sujet, d’une part, et s’il en est de même pour les références citées dans chaque publication particulière, d’autre part, le champ qu’on découvre par contre en agglomérantl’ensemble devient plus vaste avec le nombre de publications consultées, et les risques d’erreurs (passer à côté de travaux importants) décroît aussi. Nous avons déjà signalé que le moteur de recherche Google définissait son indice de pertinence à partir d’un processus similaire. 2) La seconde réponse est plus fondamentale. La réalité perçue par l’homme est une construction de l’esprit ([Watzlawick, 1988]) : il est illusoire de croire qu’elle préexiste à sa prise de conscience. En l’espèce, quel que soit ce qui a été publié sur les infrasons, comment en prendre connaissance aujourd’hui ? Il n’y a pas beaucoup d’autres possibilités que de consulter quelques ouvrages fondamentaux et certaines bases de données (en pratique toujours en petit nombre), puis de se procurer les articles les plus accessibles (malheureusement pas ceux qu’on ne sait trouver ou qu’on ne saura déchiffrer du fait de leur origine géographique), de lire leurs références et d’essayer encore d’obtenir, si l’on en a les moyens et le loisir, ces autres documents ou les revues signalées. Ce processus comporte une part inévitable de risque et de contingence, même si l’on peut toujours compléter et aller plus loin. Il correspond à la démarche que nous avons suivie. a) Chronologie des articles cités : Pour commencer, nous avons représenté l’évolution des recherches sur les effets des infrasons à travers la date des documents cités en références de ceux dont nous disposions. Ceci élargit la perspective, comme on l’a dit, en mettant en évidence le socle à partir duquel s’élèvent les travaux qui correspondent aux publications consultées : nous obtenons un historique du sujet dressé par les chercheurs eux-mêmes. On vérifie que le sujet est actif à partir de 1975 avec un maximum entre 1980 et 1990 ; à partir de cette date, il apparaît nettement délaissé : bien sûr, les publications susceptibles d’être citées sont mécaniquement moins nombreuses à mesure qu’on s’approche du présent, mais la rupture de tendance est néanmoins très nette. Sous réserve d’une renaissance toujours possible, le cœur de l’activité sur le sujet apparaît aujourd’hui être du domaine d’un passé qui ne cesse de s’éloigner. En somme, la question semble dépassée. Ce qui veut dire aussi, pour ce qui nous concerne, que l’essentiel de la connaissance pertinente sur le sujet est à chercher dans les publications du milieu et de la fin des années 1980 : leurs conclusions pourront être interprétées rétrospectivement à la lumière de l’extinction prochaine de l’activité sur ce thème de recherche. Cette indication bibliométrique pure pourrait donc nous permettre de valider le contenu des articles concernés. b) Cartographie des collèges : Nous avons ensuite tenté de créer, à l’aide du tableur Excel, une cartographie susceptible de mettre en évidence la dynamique temporelle des travaux des chercheurs telle que les publications obtenues ou citées nous la révèle. Sur un axe horizontal, nous avons placé le temps. Les différentes équipes de recherche identifiées (les « collèges », éventuellement « invisibles »), repérées par une couleur particulière sur leur période d’activité apparente, ont été étagées de haut en bas selon les dates. Les publications ont été repérées sur ces barres par des disques de diamètre proportionnel au nombre de citations reçues. Celles que nous avons eues en main, sources de références, sont dessinées en gras ; lorsqu’elles n’étaient pas elles-mêmes citées par d’autres, le disque est enpointillé. Celles qui ne font pas partie d’un des « collèges », n’ont pas été représentées, sauf les sources de références regroupées en bas de la figure. Détail de la cartographie : publications des collèges dans le temps, références citées une ou plusieurs fois, publications sources non cités. Cartographie générale des publications. Les lignes verticales correspondent aux années 1970, 1980, 1990 et 2000. On met ainsi en évidence une vingtaine d’équipes actives sur le sujet entre le début des années 1960 et l’année 2001. D’après les publications émises, beaucoup d’équipes ont travaillé sur le sujet une dizaine d’années, voire le double, parfois de façon intensive pendant plusieurs années, parfois de façon plus sporadique. Par ailleurs, on observe que les articles les plus cités se localisent entre le début des années 1970 et le milieu des années 1980. Il est évident que les articles les plus récents ne peuvent recevoir beaucoup de citations ; mais, comme il y a naturellement un certain nombre d’autocitations dans les équipes présentes à partir de 1984 et dont nous avons eu les articles, cette répartition apparaît quelque peu déséquilibrée au détriment des publications récentes, pour laquelle la « reconnaissance par les pairs » semble plus limitée. Enfin, semble exister un seul cas de collaboration croisée, tardif pour les deux collèges considérés : T. Watanabe et H. Möller en 1990 (avec toutefois un risque d’homonymie sur ce patronyme japonais très répandu). On peut considérer que, compte tenu du faible volume de publications sur le sujet, une telle configuration révèle que les différentes équipes de recherche ont abordé les infrasons comme un thème périphérique à leurs thématiques principales et de façon isolée les unes des autres (absence de publications communes), comme on l’avait déjà remarqué. c) Analyse quantitative des citations : Nous avons tenté d’avoir une idée globale de l’intensité et de l’actualité de la communication entre ces collèges à travers l’analyse des citations. En effet, les échanges entre les différentes équipes de chercheurs paraissent très importants dans la construction des connaissances scientifiques, et les citations constituent un indicateur de ces échanges. Comme le cas étudié le montre clairement, une équipe de recherche fera bien entendu référence à ses propres travaux antérieurs pour étayer son argumentation ; elle pourra citer aussi les importants travaux « historiques » qui l’ont précédée. Mais l’on peut s’attendre aussi à ce qu’elle s’intéresse aux publications récentes des équipes « concurrentes », et qu’elle les cite, ne serait-ce que pour insister sur l’originalité de l’apport de son propre travail. Pour chaque article, nous avons compté le nombre total de citations données, leur âge moyen et l’écart type correspondant, le nombre d’articles de moins de 10 ans et de moins de 5 ans. Nous avons ensuite écarté les autocitations (au sens des collèges précédemment définis) en comptant de même le nombre total de citations données aux chercheurs d’autres équipes, et dans celles-ci le nombre d’articles de moins de 10 ans et de moins de 5 ans. L’âge moyen affiché et l’écart type correspondant ont été corrigés ; en effet certains auteurs citent des publications d’avant les années 1960 voire fort anciennes (1936), ce qui aurait indûment faussé les statistiques. C’est pourquoi les dates qui précèdent l’année 1960 ont été alignées cette date pour effectuer les calculs. Article Date Nbre total cités Age moyen corrigé Ecart type Nbre >= 10 ans Nbre >= 5 ans Nbre cités autres Nbre cités autres >= 10 ans Nbre cités autres >= 5 ans 1 1984 44 8,9 5,7 27 15 36 9 3 2 1986 2 4,0 2,8 2 1 0 0 0 3 1986 3 9,7 4,7 2 0 3 2 0 4 1987 11 7,7 6,0 8 4 8 5 1 5 1987 5 11,8 10,0 2 2 3 0 0 6 1987 13 2,5 1,8 13 12 9 9 8 7 1987 8 14,6 4,2 1 0 8 1 0 8 1987 0 9 1989 21 8,6 8,6 15 10 11 5 1 10 1989 5 6,8 2,6 5 2 2 0 0 11 1989 8 9,8 5,0 5 1 8 5 1 12 1989 14 11,0 4,3 6 1 13 5 1 13 1991 14 13,4 9,1 7 4 10 3 2 14 1992 5 10,6 10,7 3 3 4 2 2 15 1993 12 11,9 4,9 6 0 7 2 0 16 1994 0 17 1998 10 11,2 6,9 5 3 8 3 2 18 1998 3 6,7 5,0 2 1 1 1 0 19 1998 12 16,8 9,1 3 1 11 2 0 20 1998 4 9,8 7,2 2 2 4 2 2 21 2000 18 14,6 8,8 5 4 14 2 2 22 2000 3 3,3 2,5 3 2 2 2 1 23 2000 8 12,1 8,3 3 2 7 2 1 24 2001 4 11,5 10,4 2 2 2 0 0 25 2001 7 18,1 13,4 2 1 7 2 1 26 2001 6 11,3 4,5 2 1 6 2 1 Articles correspondant aux numéros indiqués dans le tableau :1) Möller H.-1984 2) Yamada S., Watanabe T., Kosaka T., Negishi H., Watanabe H.-1986 3) Okai O.-1986 4) Landstrom U.-1987 5) Möller H.-1987 6) Inukai Y.,Taya H.,Nagamura N.,Kuriyama H.-1987 7) Tsunekawa S., Kajikawa Y., Nohara S., Azizumi M., Okada A.-1987 8) Densert D., Densert O.-1987 9) Moren B., Landstrom U., Nillson L., Sandberg U., Tornros J.-1989 10) Augustynska D.-1989 11) Vercammen M.L.S.-1989 12) Nagai N., Matsumoto M., Yamasumi Y., Shiraishi T., Nishimura K., Matsumoto K., Miyashita K., Takeda S., - 1989 13) Takigawa H., Sakamoto H., Murata M.-1991 14) Friman B.J., Ivannikov A.N., Zhukov A.N. -1992 15) Landstrom U., Pelmear P.L.-1993 16) Motylewski J., Zmierczak T., Nadolski W., Wasala T.-1994 17) Pawlaczyk M.-1998 18) Nakamura N., Inukai Y.-1998 19) Burt T.S.-1998 20) Lundin A.,Ahman M.-1998 21) Pawlaczyk M., Kaczmarska A., Augustynska D., Kamedula M.-2000 22) Rybak S.A., Rudenko O.V., Sobissevitch A.L., Sobissevitch L.Y., 2000 23) Sisto R., Lenzuni P., Pieroni A.-2000 24) Iwahashi K., Ochiai H.-2001 25) Crépon F.-2001 26) Jakobsen J.-2001 La lecture du tableau précédent permet de constater pour ces publications : la faiblesse en moyenne du nombre total de citations : o 2 ne citent aucun documento 17 sur 26 citent 5 documents ou plus o 10 sur 26 citent 10 documents ou plus la faiblesse (à une exception près : voir 6) du nombre de citations de documents récents d’autres équipes (le critère des 5 ans est un peu sévère à cet égard, mais avec 10 ans le résultat n’est pas très différent). Or, la présente étude montre justement qu’il y a eu, à toutes les époques, une certaine activité sur le sujet. Il nous semble que les thématiques des travaux des différentes équipes de chercheurs étaient suffisamment similaires, sans bien sûr être identiques, pour permettre un taux de citations supérieur. Le fait de ne pas citer le travail d’une autre équipe ne signifie évidemment pas qu’on n’en ait pas eu connaissance, ni qu’on ne s’y soit pas intéressé de près. Le doute existe néanmoins dès lors qu’on ne fait pas référence de façon explicite à d’autres publications, en particulier parce que nous avons vu que certaines des publications étaient peu accessibles. D’ailleurs, peu d’auteurs (voir les articles 1 et 15) ont tenté un effort de synthèse. Il nous semblerait donc, au vu de la présente analyse, que les échanges entre les différents chercheurs ont été assez réduits ; cette étanchéité ne peut pas favoriser l’élucidation des expériences contradictoires générées au fil du temps. Pour ce qui concerne l’aide que la bibliométrie peut nous apporter pour tenter d’élucider la question scientifique sur le fond, on peut considérer que le crédit à accorder aux publications d’une équipe n’est pas seulement une fonction croissante du nombre d’articles qui les citent (ce qui est bien connu). Il dépend aussi du nombre d’articles récents des différentes autres équipes engagées sur le même sujet que les auteurs ont pris la peine de citer, ce qui est la preuve (probable faute d’être absolue, mais nous n’en avons pas d’autre) qu’ils ont été recherchés et examinés. En dehors bien entendu de la valeur intrinsèque des travaux réalisés, on peut supposer en effet que ces chercheurs ont été alors mieux en mesure de prendre en compte les différentes facettes d’un sujetcontroversé. d) Analyse qualitative des citations : Pour évaluer de façon plus détaillée les relations entre les différents « collèges », nous avons tenté de compléter la cartographie précédente en matérialisant les liaisons entre chaque publication et ses références. L’enchevêtrement des liens qui en a résulté a rendu la lecture de la carte difficile. Après plusieurs tentatives, nous nous sommes limité aux liens jugés les plus cruciaux pour avoir une idée de l’activité des échanges entre collèges ; seules les citations de publications d’autres équipes datant de 10 ans ou moins ont été représentées. Nous avons considéré que les articles plus anciens appartenaient au « fonds culturel » de la Science et que le fait de les citer n’apportait plus guère d’information pertinente. Les collèges dont nous avons eu à disposition les publications sont les seuls dont on puisse évidemment connaître les liaisons avec d’autres : ils sont repérés à gauche par un cadre noir, et la barre correspondante estégalement soulignée d’un trait noir. Cartographie générale des publications avec les citations récentes. Les lignes verticales correspondent aux années 1970, 1980, 1990 et 2000. Sur ce schéma, les silences dans les citations de certaines écoles, les dissymétries de citations entre deux écoles sont des indices de singularités qu’on peut ainsi repérer et qu’on pourra éventuellement expliquer en se référantaux articles eux-mêmes – la carte, comme on sait, n’étant pas le paysage.

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