Face aux menaces spatiales, la France va doter ses satellites d'armes laser
Lors
de la présentation de la stratégie spatiale de défense française, la
ministre des Armées Florence Parly a annoncé vouloir doter les
satellites militaires de capacité d’auto-défense: armes laser et essaims
de satellites de patrouille.
Le satellite d'observation optique français CSO-1. Florence
Parly a annoncé le 25 juillet que les satellites militaires français
seront dotés de moyens d'autoprotection, comme des armes laser.
CNES
Un changement de
doctrine majeur. Rompant avec des décennies de prudence, d’aucuns
diraient d’angélisme, sur la question du spatial militaire, la France a
décidé de muscler son dispositif de défense spatiale. La ministre des
Armées Florence Parly a présenté ce jeudi 25 juillet, sur la base de
Lyon Mont-Verdun, une nouvelle stratégie spatiale de défense destinée à
répondre à l’"arsenalisation" de l’espace, selon le terme employé par
l’hôtel de Brienne. L’annonce la plus marquante était déjà connue: comme
annoncé par Emmanuel Macron le 13 juillet, un grand commandement de
l’espace sera créé le 1er septembre au sein de l’armée de l’air, qui deviendra, à terme, l’armée de l’air et de l’espace. Ce nouveau commandement succédera à l’actuel Commandement interarmées de l’espace (CIE), créé en 2010, qui était directement rattaché au chef d’état-major des armées.
Mais Florence Parly avait
d’autres annonces majeures dans les cartons. La plus spectaculaire est
la volonté de doter les satellites militaires français de moyens d’autodéfense,
notamment d’armes laser. "Si nos satellites sont menacés, nous
envisagerons d'éblouir ceux de nos adversaires, indique la ministre.
Nous nous réservons le moment et les moyens de la riposte: cela pourra
impliquer l'emploi de lasers de puissance déployés depuis nos satellites
ou depuis nos nano-satellites patrouilleurs." Ces
engins de quelques kilos patrouilleraient autour des satellites de
l’armée pour les protéger. Leur entrée en service est prévue à partir de
2023.
Coût de 700 millions d'euros
Cette nouvelle stratégie, dite de
"défense active", aura bien sûr un coût. Celui-ci est estimé à 700
millions d’euros d’ici à 2025 par le ministère des Armées. L’effort
paraît soutenable: il représente un peu plus de 100 millions par an,
soit l’équivalent d’un chasseur Rafale. Il s’ajoutera aux 3,6 milliards
d’euros déjà prévus par la loi de programmation militaire pour le
renouvellement des capacités spatiales des armées. Le vrai pari, plus
que la somme elle-même, est de faire rentrer cet investissement dans
l’enveloppe financière de la loi de programmation militaire 2019-2025,
et d’éviter tout effet d’éviction sur les autres programmes, une
promesse de l’hôtel de Brienne. Sur les trois prochaines LPM,
l’investissement total est estimé à 2,2 milliards d’euros.
Pourquoi cette conversion à l’autodéfense?
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