Le boom des insectes (Newsweek, 3 septembre 1973) L’écoute électronique - à l’exception des responsables de l’application de la loi munis d’une ordonnance judiciaire - et la vente de matériel de bugging sont interdites aux États-Unis depuis 1968. Pourtant, en ces temps qui ont suivi le Watergate, il est aussi facile d’acheter un bug dans ce pays comme il était pour obtenir la boisson illégale pendant la Prohibition. Partout au pays, les distributeurs de pièces électroniques vendent des appareils d’écoute et d’enregistrement qui, le plus souvent, se retrouvent entre les mains de prétendus espions politiques, d’espions industriels et de voisins tout simplement curieux, au comptoir et par la poste aussi ouvertement qu’ils colportent du ruban adhésif. cassettes. De plus, le matériel de bugging est bon marché. De minuscules microphones FM captent les sons et les transmettent jusqu'à une distance de 100 mètres (300 pieds), où ils peuvent être captés sur un auto-radio espion, généralement vendus à seulement 8 $ et 10 $. Et même un équipement de surveillance assez sophistiqué est à la portée de tout espion, professionnel ou amateur. Un appareil permet à un snooper d'écouter par le téléphone de la victime à des centaines de kilomètres. Prix: seulement environ 200 $. De nombreux détectives privés ont même appris à créer leurs propres bogues. "Un simple bug n'est qu'un émetteur FM", explique un expert. "C'est aussi facile à faire que le vieil ensemble en cristal." Blizzard: Le blizzard des insectes n'est en aucun cas un phénomène américain. Au contraire, le bugging est encore plus répandu au Japon, où la loi est plus laxiste. On estime que les entreprises japonaises - pour la plupart de petites entreprises ne comptant pas plus de dix employés travaillant dans des appartements ou des maisons - génèrent environ 50 000 bogues chaque mois, qui sont ensuite vendus dans des magasins de matériel photo, des aéroports et des halls d'hôtel. dans les magasins d'électronique. Les insectes japonais ne sont pas aussi économiques que leurs homologues américains, mais leur coût n’est guère prohibitif. Émetteurs FM qui pèsent un peu plus d’une demi-once et transmettent jusqu’à 1 600 pieds au détail pour un prix allant de 85 à 100 dollars. Un micro-émetteur censé capter une conversation à travers un mur de béton de trois pieds coûte environ 680 $. Et ce que les bugmakers japonais ne vendent pas chez eux, Avec des bogues maintenant à la fois abondants et peu coûteux, grâce à une technologie améliorée, il n’est pas surprenant que l’art du bugging se répande de plus en plus des départements de police et des bureaux de campagne politique aux salles de conseil d’entreprise. Un expert en débogage américain affirme avoir trouvé quatorze prises sur un seul téléphone dans un bureau commercial de Detroit. Et le mois dernier, le Syndicat des travailleurs du textile des États-Unis a poursuivi 71 millions de dollars en justice contre JP Stevens Co., accusant le grand fabricant de textile d’avoir dérangé la chambre de motel de l’un de ses organisateurs. Plinthe: Si la vente de bugs est illégale, pourquoi les lois ne sont-elles pas appliquées? Une des raisons est que les responsables de l'application de la loi veulent que les insectes soient facilement disponibles pour leur propre usage. Mais il s’agit surtout d’une affaire de faiseurs de bogues contournant scrupuleusement la loi en enveloppant leurs affaires de fouineur dans un déguisement innocent. Par exemple, Sid Levy, directeur général de Saxton Products, à Congers, dans l'État de New York, admet que sa société vend un petit émetteur sans fil, mais ajoute rapidement: "C'est un jouet. Vous savez, pour les observateurs d'oiseaux et d'autres choses. Il capte les sons des oiseaux dans la cour et va transférer le son à une fréquence FM. " D'autres suggèrent de vendre des produits que les mères peuvent utiliser pour écouter leurs bébés pendant qu'ils font le ménage. De nombreuses annonces annoncent même que les bogues ne doivent pas être utilisés pour porter atteinte à la vie privée de qui que ce soit. Cependant, avec des millions de ventes annuelles d'équipements, il ne fait aucun doute que la grande majorité des bogues sont utilisés pour espionner. Takao Yoshioka, agent commercial de Cony Electronics, qui vend beaucoup aux États-Unis, admet: "Nous ne sommes pas très inquiets de la manière dont les clients utilisent les appareils, bien que nous espérons bien sûr qu’ils ne les utilisent que pour des objectifs légitimes."